Dans le football moderne, les enjeux économiques apportent une motivation supplémentaire, parfois bien au-delà des enjeux sportifs.
Par le passé, les campagnes européennes de certains clubs français, qui envoyaient leur équipe B à travers l'Europe, ont en effet démontré qu'il était plus important de se qualifier pour une compétition européenne que d'y briller...
Aujourd'hui, le moindre détail tactique, le moindre ajustement, le moindre corner, peuvent avoir un tel impact que l'analyse de données commence à pointer le bout de son nez, et démontre toute son utilité...
1. Des chiffres, toujours des chiffres...
Pour analyser les données, il faut tout d'abord les posséder ; ainsi, chaque match est ainsi une nouvelle extension de la base de données, qui peut donc devenir une véritable mine d'or pour les statisticiens et autres experts comptables footballistiques.
La moindre action doit donc être répertoriée : attardons-nous par exemple sur un corner.
De nombreuses informations peuvent être consignées :
- Corner rentrant ou sortant ?
- Tiré dans quelle zone de la surface ? En deux temps ?
- Quelle action emmène-t-il ? Un but direct (une tête ou une reprise), un but indirect (suite à un mauvais dégagement adverse), un nouveau corner, une perte de balle...
Après avoir visionné un match des milliers de fois, et après avoir noté le moindre détail de chaque action du match, il faudra recommencer avec un autre match, puis un autre, puis un autre...
En effet, l'analyse de données ne pourra être faite que sur une base de données la plus importante possible, pour tenter de réduire à néant le facteur aléatoire (ce qui est impossible bien entendu...).
2. Mais pour quel résultat ?
Alors, si un facteur aléatoire subsiste quoiqu'il arrive, à quoi peut bien servir tout ce travail fastidieux ?
Et bien, je vous propose d'illustrer mon propos par des exemples concrets.
Tout d'abord, prenons l'exemple de Manchester City.
Il y a quelques saisons, Manchester City ne marquait que très rarement sur des corners. Des statisticiens et analystes ont alors étudié le problème, visionné des centaines de corners tirés sur plusieurs saisons dans plusieurs championnats, et leur analyse a débouché sur une théorie : les corners rentrants sont bien plus dangereux que les corners sortants.
Roberto Mancini a alors adapté les corners de son équipe, et la saison suivante, son club a inscrit 15 buts sur corner, la plupart d'entre eux étant marqués sur un corner rentrant.
Alors certes, on ne pourra jamais savoir ce qu'il se serait passé si Mancini n'avait pas tenu compte de cette étude, City aurait peut-être marqué 30 buts sur un corner sortant, ou peut-être aucun...
Un autre petit exemple, plus récent encore.
Dimanche dernier, un choc de Premier League opposait les Spurs de Tottenham aux Reds de Liverpool.
A la 81ème minute, alors que les deux équipes sont à égalité 2-2, Assou-Ekotto commet une faute dans sa surface sur Luis Suarez, l'arbitre siffle donc un penalty pour Liverpool.
Steven Gerrard prend le ballon, tire son penalty à la gauche d'Hugo Lloris, qui est pris à contrepied et offre ainsi la victoire à son équipe, qui s'impose 3-2.
Steven Gerrard marque à la gauche d'Hugo Lloris |
Ce penalty paraît être une action parmi tant d'autres, presque insignifiante.
Seulement, Mardi, Steven Gerrard a admis que John Achterberg, entraîneur des gardiens de Liverpool, avait étudié les plongeons de Lloris sur les penalties, et que celui-ci partait toujours sur la droite, ce qu'il a d'ailleurs fait Dimanche encore.
L'histoire ne dit pas si Hugo Lloris avait étudié les penalties de Gerrard, qui tire régulièrement à la droite des gardiens...
Ainsi, au travers de ces deux exemples, on peut donc constater que, même si cela reste de la théorie et même s'il restera toujours une part d'aléa, l'analyse de données peut avoir de réels impacts sur un match de football.
Coaches du monde entier, à vos statistiques...
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